Phonologie et morphologie du parler occitan de Graulhet (Tarn)

Étant donné qu’elle apparaît comme un constituant essentiel pour la structuration linéaire du matériau phonologique d’une langue, la syllabe représente à la fois l’objet et le cadre d’étude choisi pour l’approche du parler occitan de Graulhet. Concevoir la structure linéaire d’un parler comme le résultat de processus de syllabation permet de lier entre eux des phénomènes dialectaux a priori épars et disparates. La description des trois positions syllabiques et des segments qui y sont respectivement syllabés rend compte précisément des principes sonores et métriques qui régissent la linéarisation du matériau phonologique graulhétois. L’organisation particulière de la structure syllabique du parler de Graulhet et de certains processus de lénition ou de renforcement, concernant notamment l’extrasyllabicité, engendre un grand nombre de phénomènes (effacement, assimilation, gémination, neutralisation, assourdissement) sensibles dans la relation qui unit la coda à l’attaque. De nombreux faits (consonnes flottantes, alternance entres obstruantes voisées et dévoisées, formes de supplétion) tendent à montrer que certains aspects morphologiques du parler de Graulhet ne représentent qu’un domaine particulier d’interprétation de la phonologie, notamment au niveau de la syllabe finale et de la relation extra­métrique. Enfin, si l’approche syllabique permet de fonder la cohérence interne du fonctionnement du parler graulhétois, elle apparaît plus largement, à l’échelle de l’espace occitan, comme une unité de mesure de l’écart dialectal.